« Ping Pung Qiu » d’Angélica Liddell

dans le cadre du festival d’Avignon

au Gymnase du Lycée Mistral

les 5, 6, 7, 9, 10, 11 juillet 2013

 

 

note personnelle : 4/5

 

PING PANG QIU -

Photo de Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

 

 

Elle, Angélica, une perruque bleue, robe rouge. Eux, deux petits communistes en tenue d’apparat, plus un personnage avec habit de poils longs et jaune.

une de ces deux, maquillée grossièrement, assez laide, en pointes, appuyée à une table de ping pong, se met à faire quelques flexions , puis tape fortement le sol, avec sa pointe, en rythme, de façon répétitive.
À différents moments, l’un ou l’autre « décroche » ainsi et se met à redire ou refaire la même chose jusqu’à l’absurde.
Angélica se met à parler de son amour pour la Chine, elle sait que c’est un pays criticable.
Elle parle beaucoup. Elle parle des gens de théâtre, critique leur incompréhension face aux créateurs, de façon répétitive, comme le faisait Thomas Bernhard. Elle se met justement à parler de lui, de son texte dans lequel s’était reconnu un notable, ce qui avait fait interdire son ouvrage en Autriche.

Le spectacle se termine par une préparation de pattes chinoises, et finalement de partage et de lancé de pattes.
Entre temps, un distributeur de balles a été installé sur la table et en a projeté une quarantaine régulièrement.

Il y a des moments de tendresse où les deux actrices, face à face, s’embrasse une partie du corps, chacune à leur tour : le nez, le bras, le ventre la tresse, le front, la bouche…

Angélica est une sorte de furie, mécontente, toujours quelque chose à dire, entre autre sur la création, sur la poésie, sans avoir l’air, avec humour, et avec de la violence, mais contenue (caractère espagnole?!).

Exemple de texte d’Angélica Liddell (dans le programme) :
« Le poétique est un état critique, un état de crise face à quelque chose d’inexplicable. […] On a toujours cette sensation : l’impression que le langage n’est pas  à la hauteur de la souffrance humaine. Le poétique est là pour soulager cette frustration. »

C’est une mise en scène assez simple pour laisser parler l’auteure. Les accessoires, les autres acteurs, les répétitions longues (comme lorsque les quatre acteurs brandissent le petit livre Rouge avec un geste en avant du poignet qui se répète plusieurs minutes), les questions-relances d’un acteur sur le monologue d’Angélica, semblent parfois meubler le temps.
Je suis partagé. Je me rends compte que ce qu’elle dit est écrit, ses pièces sont d’ailleurs toutes disponibles à la sortie du spectacle, je vois que la construction est faite autour du texte et des idées contenues dans le texte (enfin, je suppose), et que tout le reste est comme un habillage. La question est sur l’habillage, est-il pertinent, y aurait-il moyen de faire autrement, cet habillage est-il  le style d’Angélica (je pense que son style est surtout sa façon de parler, de répéter, de progresser dans le discours, dans son attitude lorsqu’elle parle, cette nervosité permanente, cette colère qui font penser, décidément, à Thomas Bernhard) ?

 

 

 

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