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Idées sur la photo 2006-2018

(textes isolés des suites avec photos)

13/03/2006

Cette envie de faire des photos, ça ressemble à de la boulimie… 
Un de mes rêves est de me laisser porter par le présent,… Le présent, quoi ! Finalement, comme une bête. Être là, sans savoir pourquoi, et... être là.
Bon, moi je fais de la photo, alors allons-y, sans complexe, la bonne
définition c'est de dire que je n'ai aucun pouvoir de regard sur ce
que je fais, pas de recul. Je peux toujours avancer, marcher, continuer à faire des images… Que
faire de mieux, et quelle meilleure position ? La règle serait de foncer de façon fluide. Tant que j'ai envie... Voilà, je fais. Le résultat me plaît ou pas, je continue ou pas, ou
je change et prends une autre direction.
Des fois, je suis découragé mais j'ai l'impression maintenant de ne plus
arrêter. Il y a des choses qui restent en cours, abandonnées. Il y a des directions
que je poursuis assez fidèlement, d'autres dont je rêve depuis des
années avec impuissance, obsédantes, toujours en attente, et d'autres
vites laissées qui peuvent revenir longtemps après sous une forme un peu
différente. Je dois faire ces photos, c'est ça vivre. Quand j'appuie sur le déclencheur,
je suis !... Comme un signal, un appel, un besoin, une reconnaissance. Une provocation !… Ce n'est pas qu'il n'est plus question de beauté. Les photos que je choisis
me sont toujours belles, ma vision de la beauté change, en fonction de ce
que je vois, avant tout d'artistes, de hasards, d'erreurs de prises de vues… Ce n'est pas possible de parler d'images, de commenter, d'illustrer. Les
photos sont là, ont été faites, et après, des mots doivent venir. Les photos
sont du présent, le texte doit aussi être du présent... Tant pis pour le
décalage, ou tant mieux. Il s'agit de confrontation de deux présents, de
deux temps… Il s'agit de marquer. Tout est preuve d'impuissance. Est-il question d'autre
chose que de marquage de territoire ... ? On ne sait pas pourquoi, d'ailleurs.
Il faut marquer sans arrêt, tout le temps, à chaque promenade, tous les jours.
S'agit-il de messages ou d'habitude, de bouteilles à la mer, d'un brouillage
de cerveau pour oublier la fin du monde… Faire de la photo pour que le temps passe moins vite. Pour noter ce que
j'ai vu, par où je suis passé. Pour pouvoir y revenir, pour oublier, la tête
libre, en pensant que cette journée est notée, en pensant qu'en reprenant
les images de ce jour, ce dernier me reviendra en mémoire… D'ailleurs que reste-t-il aujourd'hui 13 mars 2006 comme souvenir de cette
série du 28 janvier dernier : Vouloir faire des photos en extérieur malgré la pluie persistante, voir si
des envies de prises de vues viennent, voir la lumière spéciale, les
reflets de la chaussée, les effets provoqués par les vitres de la voiture,
sentir les réactions de l'autofocus dans ces circonstances… Il faut que je retienne de cette aventure l'essoufflement du texte, la
difficulté de rester collé au présent de l'écriture et non à celui des photos.
Le plus important est le rythme du texte, plus que le contenu même. Il faut
aussi rester plongé dans cette histoire pour en parler. Il me faut rester
décomplexé vis à vis de l'écriture, en lisant des poètes actuels par exemple… Ce qu'il faudra retenir de cette histoire, de ce diaporama, de cette suite,
de ce roman-photo, de cette confrontation texte-image, de cette confrontation
de deux présents, tout est possible. C'est tout cela à la fois, au plus simple… La direction est bonne, tout droit c'est la fin du monde, c'est l'avenir,
c'est faire. Ce qui est derrière est fait et oublié, ce n'est pas si grave… 22/04/2006 Ce soir, je suis allé faire un petit tour... ...derrière chez moi. J'ai gardé l'appareil photo dans le sac à dos... ...pour ne pas forcer la prise de vue. Et, comme souvent, je n'ai rien vu à l'aller,... ...pendant assez longtemps. Peu de choses, de l'herbe au bord du chemin,... ...quelques fleurs sauvages, pas assez pour sortir l'appareil. Au retour tout change, cet espèce de champs à moitié brûlé s'est animé... ...et j'y vois maintenant des morceaux de possible, des mini-lieux qui
pourraient tenir debout. Mais bon, la nonchalance passive de la balade me laisse penser... ...qu'il n'y a pas encore assez pour me faire faire une photo. Et puis, presque à la fin, je vois un petit truc orange,... ...parmi quelques herbes et fleurs sauvages fanées et ternes. Je pense qu'avec l'objectif macro, ce morceau de fleur fanée de couleur vive... ...tiendrait bien dans son espace. Mais je n'ai pas sorti mon appareil,... ...l'idée théorique et abstraite de ces images tient aussi debout. Maintenant que j'écris cette histoire, je me dis que je pourrais accompagner
ce texte... ...de photos que je ferais demain, à l'endroit dont je parle. 23/06/2006 Dans certaines photos tout est beau. Là, je peux prendre n'importe
quelle partie, la cadrer n'importe comment. Je suis déjà à 12 recadrages.
Soit on s'attache à une ligne, à des lignes, soit à une matière, soit
à des couleurs, à des dominantes de clarté ou d'obscurité, à une qualité de
netteté ou de flou, à une composition sobre, minimale, ou brouillée, pleine.
Il peut être question de composition calme, de repos, de dynamiques, de
directions, de centrage, de décentrage, de déséquilibre, de basculement,
de mouvement circulaire, de graphisme, de profondeur, de planéité, de
plusieurs plans, de sujet principal, de sujet-prétexte, d'obsessions, de
fausses obsessions, de préoccupations conscientes, de motivations inconscientes.
Ca peut être une révolte, un discours, une leçon de morale, d'esthétique,
une ouverture, une proposition ou n'importe quoi. 29/07/2006 Voilà. Finalement un essai sans vision, des recadrages classiques. Je suis
parti de cette photo à cause d'un recadrage effectué le jour de la prise
de vue, de jambes déjantées. Il se passe beaucoup de choses, forcément.
Y avait-il des choses intéressantes à récupérer ? une action particulière était-elle en
train de se dérouler tout au fond de l'image ? Que cachent ces gens, que
montrent-ils ? Reste la densité nuageuse, des ombres témoignent d'un instant.
Rien, aucune signification, le mouvement s'est poursuivi et se poursuit encore maintenant. 16/08/2006 Faire n'importe quoi, la reprise de l'objectif macro me donne l'impression,
après de précédents essais, et après m'être dit qu'il n'y avait rien
à faire avec cet objectif, cet objectif me donne une impression de liberté
en revenant dans le sentiment qui me convient, le n'importe quoi, concentré,
sans ironie, avec envie. Voilà, je m'arrête à un escargot collé à une herbe,
c'est une photo etc... J'aime bien la mise au point qui dérape, qui s'accroche
la où il ne faut pas, encore un regard qui ne pense pas, qui ne pense pas
ce qu'il regarde, qui pense autre-part, qui voit net là où l'important
n'est pas, un regard avec une attention ailleurs, un regard envolé. 17/08/2006 Je ne ferai jamais mieux que ces photos prises le 16 et 17 Août dernier tout près de chez moi avec la seule intention de sortir pour faire quelque chose de cette journée pour être actif pour avoir bonne conscience ne serait-ce qu'une demi-heure sachant qu'en ce moment marcher sur le bord d'une route ou d'un chemin suffit pour voir des images potentielles que j'arrive à rendre réelles presque à chaque prise de vue... ...je suis arrivé à un absolu. 30/09/2006 Cette série part de visions toujours plus abstraites, non préparées,
à la limite du rien. Chaque image représente (presque) une
infinitésimale partie de ce qui pourrait être une idée. C'est
quelque chose de "non-senti" à la prise de vue mais qui aurait pu exister. Cette espèce de regard disparût après l'écriture de cette idée. 06/10/2006 Je tourne en rond au point de vue des sujets. Je reviens toujours aux mêmes endroits, espaces suffisamment long pour marcher, et suffisamment solitaires pour laisser apparaître un imaginaire même infime dans son parcours, comme but. Cet imaginaire ressemble à une possibilité ouverte permettant de
penser le plus clairement possible au présent, à l'être-là, à l'air... 26/10/2006 toujours les mêmes lieux alentours Pourquoi ai-je plaisir à venir faire des photos ici ? Je recherche un espace long pour marcher suffisamment, peu fréquenté pour éviter de me demander si je vais oser
faire ces photos ? Je recherche les bords de routes ou chemins, les vignes. Les champs d’herbes abandonnés sont riches de matières. Il faut qu’à chaque pas le visuel qui m’entoure bouge. Et c’est presque partout. Pourquoi, depuis quelques mois, les dix lieux presque
abandonnés près de chez moi suffisent ? Pourtant, à chaque fois, je fais un choix qui me paraît
bien trouvé. Je ne crois pas que ce soit dans l’optique d’une certaine
catégorie d’images, ce serait plus dans l’optique de la plus grande possibilité
de découvertes pour l’œil et des envies par rapport aux photos d’hier et d’avant, des envies de rythmes, d’horizontalité ou de verticalité, de graphisme fin comme les herbes, ou plus gros avec la garrigue et les pins. 26/12/2006 Photographies indépendantes Encore une fois, il est question de raconter un lieu. Là, en une photo. Un lieu ou juste la trace d’un passage. Il s’agit aussi de faire d’une photo une image, quelque chose d’indépendant, de vivable en soi, là aussi, en une photo, chacune étant indépendante de la suivante, avec comme seul lien l’ordre chronologique. Avec l’envie d’un maximum de matière. Avec des compositions (cadrages) appuyées. En poussant les retouches labo (diverses densités)
à la limite de l’excès pour être sûr de faire image, en ramenant au carré, pour bloquer les interprétations paresseuses et rester au niveau le plus plat de l’image en soi. 29/12/2006 Le paysage, avant-propos du 06-07 janvier 2007 Le paysage ! Est-il question d’entrer dans le paysage,
d’être dans l’espace visuel, de s’identifier au photographe
ou à un personnage qui serait dans ce paysage ? Ce qui est représenté devrait assumer tous les sens ou
limiter le sens, boucher la vue. Suis-je bien clair, dans mes images ? Je parle de tout sauf du sujet de la photo. S’il y a un
paysage, c’est que je me trouve là, c’est que l’envie vient,
qu’il faut faire, qu’une idée a précédée, il faut bien traiter
avec le réel. Ce qui est représenté ne donnerait qu’une indication restreinte,
avec quelques éléments d’espace mais aurait pour raison d’être
beaucoup plus que cela. Le paysage pourrait apparaître comme un lieu permettant de ne
plus penser, un lieu dans lequel se laisse aller la pensée.
Le paysage serait le lieu où se vit l’action, dans lequel la
vie est là, là où se sent la vie. Si le présent est le sujet, si le plus quotidien est le sujet,
peu importe où l’on est, le présent et le plus quotidien est
partout, il suffit d’y être et de regarder, et de laisser aller
les pensées, et de ne rien faire si rien ne vient, et de faire
quand ça vient. 30/12/2006 Avant dernier jour de l’année, vide ! 30 décembre, un vide se creuse. Plus d’idée, plus d’envie, plus
d’excitation, curieux comme l’état de productivité peut
disparaître comme ça. Terminé ! Je peux continuer à faire malgré tout quelques photos, sans
idée. Au bout d’une heure de marche, ça vient, l’envie de faire
une photo ou deux. Et pourquoi cela ? Y a-t-il quelque chose qui forcément se passe
entre le regard et la pensée ? Est-ce parce que le regard ne s’arrête jamais, tant que l’on a
les yeux ouverts. Comme la pensée ne s’arrête jamais ? Qu’y a-t-il qui me paraît intéressant dans ce rapport, même dans un
moment de vide ? Peut-être la curiosité de vérifier que l’action de faire des photos
peut se poursuibre sans idée, sans envie, par réflexe,
comme serait la marche. Ou, l’œil assume la liberté de l’image, assume la capacité de l’image
à laisser l’esprit vagabonder en son sein. Ou, tout est à dire, même le vide. C’est-à-dire que le rien peut devenir
une forme et donc recontenir du fond ?! 06-07/01/2007 Le paysage Le mot « paysage » ne me dit plus rien. J’y suis, dans le paysage et ce n’est plus de cette notion dont j’ai envie de faire des photos. Aucune envie ! Je cherche ce qui représenterait autre chose. Ma classification (paysages, portraits, nus, natures-mortes, etc.) n’est plus pertinente. J’ai d’ailleurs du mal à dire ce que je prends en photo, quel est son sujet ? Ce serait « entre », mais entre quoi ? Ce n’est pas psychologique, ce n’est pas mystique. Comment définir cela, ça a un rapport avec la marche, avec la poussée d’un arbre contre la pesanteur, un rapport avec son épanouissement vers la lumière. Ça a un rapport avec l’herbe, avec les ronces qui envahissent, qui se développent sur le sol. Il s’agit de montrer ce que je pense ou plutôt de penser ce que je
vois. Enfin, voilà, partir du rapport entre voir et penser pour
arriver à ce que peut penser et voir un regard extérieur de cela,
de ce rapport. (Entre voir et penser, j’ai oublié le mot sentir) Sentir serait la partie instinctive ou celle de l’histoire du regard,
tout ce qu’il contient de références. Sentir serait la pensée
instinctive, que ce qui est là de ce que je vais prendre en photo
contient un potentiel… 31/01/2007 Cadrages flous L’ambition, c’est toujours de retranscrire quelque chose de la balade, de laisser une trace, quelque chose d’approchant. Cadrage, décrochage, sans conviction, certaines photos sont faites avec la vague idée d’un cadrage décroché, à côté. Ce n’est pas une volonté, juste un laisser-aller, un cadrage dans une autre dimension. Comme s’il y avait des éléments extérieurs à prendre en compte, comme si l’image était carrée et non rectangulaire, comme si la
composition était aimantée sur un côté, comme si la pesanteur
n’était plus dans la verticale. 24/02/2007 Vanité Je m’en fous de faire de belles photos, je veux principalement voir, démonter ce qu’est la photo. Aller vers, se demander pourquoi ? Faire un court chemin, revenir sur ses pas. La tête basse, rien, se dire que c’est trop tôt, attendre, grimacer, aucune attention, pas idée de faire la photo de ça. Devrais-je essayer de faire des photos de sensations. Pas cadrage, pas beauté, seule justification la juxtaposition de la sensation écrite
avec le regard morose. Quand on n’a plus de force, que rien ne paraît plus possible,
la photo reste possible, appuyer sur le déclencheur demande
une énergie infime. 15/03/2007 du présent La photo, c’est absolument du présent. Il ne faut pas tergiverser. Enfin, ça m’arrange de le dire. 29/06/2007 une brindille Une marche pour faire des photos, pour faire une photo, une photo par jour, une photo par marche, pauvrement, comme je l'avais espéré d'ailleurs, quand j'en faisais plusieurs centaines à chaque sortie, arriver à une, à la synthèse, à la concentration absolue de la marche me faisait rêver. Et à quoi ressemble-t-elle cette photo si merveilleuse ? A une histoire de lignes reliées donnant une direction, des lignes de hasards mises en place dans le rectangle de la photo, avec derrière des milliers de choses captées par hasard, à découvrir non pas sur place mais plus tard dans l'image. L’écriture de ce texte a déclenché des idées de photos, des envies. Il y a aussi les troncs, une constante, ils représentent la force brut ?! 25/07/2007 L’aide des mots Plus rien à photographier. Plus rien à regarder. Les yeux restent ouverts toute la journée mais plus rien ne mérite
l’arrêt et la prise de photos. Je marche à nouveau, de plus en plus. Vu aujourd’hui trois ou quatre troncs, une ou deux branches, … déjà faits, … pas assez pour faire une photo. Ai-je fini avec toute la nature que je rencontre au cours de mes balades ? C’est plutôt dans l’esprit général d’un état de vide, de mélancolie sans direction. Je perds le présent, le regard n’y est plus. L’écrire, décrire cette situation peut me remettre dans ce présent. Mettre des
mots me remet dans le présent, ça peut réveiller les autres sens. Assis là, à cet endroit du sentier, pour rien et pour écrire, voilà ce que
j’ai sous les yeux… 08/08/2007 Pourquoi encore la garrigue assemblage de plans flous-nets sans importance. Centrer ou décentrer le sujet. Je continue, comment l’expliquer ? Suffit d’être excité, d’avoir de l’énergie pour faire et pour que ça aie un sens ? C’est absurde mais je vois dans ces photos autant que toujours. Plus rien d’apparent
mais toujours autant de contenu ! C’est quoi, un ordonnancement dans le chaos, un ordre invisible. Je me demande si ça existe, si les images rendent compte de cela ?! Tiges batifolent Dans un secret venteux Dans le même toujours, s’enfoncer, ne plus savoir qui est quoi, autonomie des clichés,
chacun montre le monde. Toujours avec l’idée de la mise en place photo-texte, du sens dernier. Je ne sais pas si c’est la suite du « 25 juillet » ou une autre liberté ?! Plus c’est brouillé-brouillon, plus il y aura à pêcher dedans dans le futur. 10/08/2007 Des mots pour respirer Vite trouver des mots Il y a toujours une histoire à raconter Une histoire est racontée dans cette suite d’images C’est l’intention que j’y mets Une histoire d’écoulement du temps Une histoire de respiration En huit temps, en huit points forts Et à chaque fois quelques morceaux captés à partir de leur réverbération 13/08/2007 Sujet Labour Parti en balade, je ne sais pourquoi… Pour le vide, me libérer l’esprit. Pour trouver des idées, trouver un intérêt
(encore nouveau) à la photo. Impression que plus aucune photo de pierres, d’herbes, de branches n’est possible…
Je sens malgré tout que marcher me permet de voir, de sortir du néant, d’être au présent. Cette fois, après quelques heures sans chercher faire des photos, je vois, avec la
lumière de fin de jour, quelques choses belles, qui pourraient faire de bonnes photos. Mais, en soi, sans mots venant avec, quel intérêt de faire encore ces images à regarder
et à jeter : belles et tais-toi ! Je ne sors pas l’appareil. C’est désespérant de ne plus photographier ce qui paraît beau, tout était basé sur
cela, un truc merveilleux, et j’essayais de le rendre en image. Et encore avant cela, c’était la différence entre ce que je voyais et le résultat sur
la photo, cette distance, qui m’intéressait. Mais il était toujours question de choses intéressantes, avec un aspect de possible
composition, de mise en place, même si l’insignifiant, le presque invisible
finissait par dominer, ainsi que la composition déséquilibrée. A force d’être sûr de continuer à faire des photos, je vais finir par être vide de
toute proposition, sans sujet, mais je n’y crois pas. Je sais vaguement que toujours le présent, les sens auront besoin d’exprimer, d’ouvrir
la bouche, de simplement commenter, du fait qu’ils connaissent un ou plusieurs moyens
pour le faire. La crainte vient surtout du sujet, alors que je n’arrête pas de dire que je m’en suis
détaché, c’est quand même ça qui m’inquiète. Là, dans les Cévennes, je n’ai plus grand-chose à photographier. En quelques années, toutes les lumières, tous les éléments, tous les petits et grands
lieux comme natures mortes ou comme paysages ne peuvent que se répéter maintenant. Je sais aussi vaguement que ce n’est pas ça qui importe, mais quand même ! Il faut bien faire avec ce que l’on a sous les yeux, c’est l’avantage et l’inconvénient
de la photographie. Et puis, j’ai sorti l’appareil, pour prendre des herbes pouvant apparaître comme une
infinité de rayures, comme une infinité de traits sur la surface photographique. Et puis, le bord du chemin laissait de la terre apparente, comme après un labour,
l’intérieur était retourné, devenant la surface. Est-ce un déchirement, cette mise à jour, cette terre en attente de graines pour
redevenir une surface présentable ? Là, on est dans l’intime. Je photographie avec assurance, en sachant que là se trouve son sens, sans projet,
sans raison raisonnable, avec plutôt l’envie vissée à l’oeil dans l’objectif,
faisant des photos de l’instant, dans l’instant. Ça me donne à penser qu’être photographe, c’est avoir l’appareil autour du cou,
toujours prêt. Mais c’est faux, bien sûr ! 27/11/2007 Parti marcher Parti marcher. Tenir une feuille de chêne pour commencer. Voici, instant décisif, tout est en place pour que soit clair cet endroit. Tout comme on trouve nombre de fleurs sauvages sur les bords des chemins et
des routes, ici tout est vu le long de cette route de campagne. Cette photo donne envie de raconter une histoire… Une histoire de road-movie, une histoire de paysage, le flou comme un rêve. Ce choix, là ! Rien à voir. Juste pour donner un point d’appui net dans l’espace flou de
cette marche, pour casser le rythme (pour faire le rythme). Avançons, dans ce court fin de jour d’hiver. Toujours du désordre dans la nature. La photo ne rend plus vraiment une idée
du réel. C’est, là, une fantaisie sur le désordre. Une photo qui pourrait respirer. Du désordre, mais plié par le vent. Comme un sens, contredit la direction de
la perspective. Comme derrière une vitre, mon beau paysage. Netteté, hachure de la surface des premiers plans pour donner une idée de
désordre pour brouiller la structure classique et la richesse des couleurs. La terre, des bleus différents, des rondeurs. Endroit, là, pour une photo. Fin de jour, lumières festives. Le chemin se poursuit, on va s’arrêter ! Sur le bord du chemin… Trop à plat, pas de perspective, tout est faux, c’est inventé… 01/12/2007 Grands Formats Je m’installe dans le flou, toujours plus à l’aise. Jeu de déréglage qui
doit aboutir à une réponse convaincante en image. Cette tache brouillée n’enlève pas une direction avec le paysage, lui
permet une présentation plus totale, lie les masses à lui. Le flou n’est pas une certaine manière par but mais plutôt un regard
différent, placé ou un ne devrait pas penser différemment. Les branches bleues font la course dans la clarté par les pierres, le
transparent de la nuance et la lumière. La branche, qui était cassée par des humains en hiver, mais le jus la
régénérera bientôt et serrera les bourgeons vers la lumière. Si la pierre maintient la croix, la laisse glisser sur son corps comme
aime, tous pourrait faire pour croire en symbolique de système tandis
que tout est dans le regard. Eau, le soleil,… et flou. La fluidité des liquides, la vibration des verts, densité de
peuplement loin dessus. Ce texte est essoufflement, seulement, il excède d’un théoricien de vous
le temps à l’une description simple de l’image. Dans une place magique de ne pas oublier le département d’horizon, le
buisson auquel cela conseille que donne le rythme, et les couleurs de la fin. Quelle signification le développement. Le tronc est défini clairement là
là le fleuve est lisible. Le reste est seulement mécanisme coïncident. Beaucoup plus avec la difficulté. Un premier plan décrivant faux la
totalité de l’image dans le blocage indéterminé. Quel intérêt est, cette image
là il pour rien… 26/12/2007 Jour de Vacances Il y a forcément un jour où je me dis que ça ne sert à rien ces vacances,
que je n’en fais rien, un jour où j’arrive au bout, à un point zéro, vide,
avec un esprit de déprime. C’est pourtant un jour indispensable, celui où je prends le temps de regarder
ce vide, ou plutôt de le sentir, de le vivre (et de repartir de zéro). 17/10/2008 C’est quand même bien de la photo C’est quand même bien de la photo que je fais là ! Ça, seulement ça, me paraît un truc de fainéant… L’air de rien, avec nonchalance, ça, ça, ça, c’est une photo, voilà. Comme si je voulais imposer cela, alors que c’est cela qui me dit : « voilà,... » « il faut faire,... » « c’est une photo, regarde,... » « tout ce qui fait une photo est là : le sujet comme une décision,... » « une provocation, comme un pari, un défi,... » « les éléments sont en place, les contrastes, les couleurs, les lignes, les directions dans l’image,... » « le rapport entre fond et ligne ou masse de premier plan, » « le rapport à la planéité, à l’optique,... » 27/10/2008 Route de Palavas En prenant la voiture pour fixer des images qui passent Choisissant la direction sans anecdote Rien ne doit être photogénique Rien ne distrait de la photo En allant contre la moindre idée En dépassant les images toutes prêtes En prenant des envies de rien du tout S’attendre à quelque chose de spectaculaire Quand le spectaculaire est dans le passage du réel à l’image Ne penser à rien Pour laisser venir l’inattendu Laisser arriver le superflu Le décalage Et trouver la densité Qui regarde à côté Rester ferme Ne déclencher que lorsque c’est sûr La photographie déjà présente La photographie… 22/11/2008 Un endroit vide Peut-on – croire, d’aller vers une photo vide chercher le vide pour voir ce qu’il reste. L’espace seul, une perspective, une notion de distance. Qu’est-ce qui accroche ? … Quoique l’on fasse, l’image est remplie. 26/12/2008 Sortie dépareillée Malgré le temps, la pluie, j’ai pris la voiture pour faire des photos. J’en
au gardé dix sur cinquante-trois, sans doute les plus disparates. Cette photo, trop… Trop chaude, trop gore, pour la soi-disant poésie nécessaire
à une publicité de parfum. Les meilleures photos, les plus beaux hasards, je les trouve en ce moment en
voiture, vite, juste le temps de dire : photogénique. Un petit tour sur la plage, finalement sans envie d’y marcher, pas grand-chose
à photographier, juste ce personnage pour amener de l’humain,
visuellement, dans la série. En roulant à nouveau, une barrière, sujet favori, un peu bas dans l’image
(cadrage mal contrôlé à la volée), laissant de la place au ciel. Sujet principal d’un photographe de voiture, tout ce qui a à voir avec la
route, tous les marquages, les signes, cadrés à cent à l’heure. Un rail, traversée de l’image en tournant. Le plus beau ; la barrière, le ciel, le paysage, où le signe ? C’est dommage de ne pas profiter des images présentes pour y mettre des mots,
comme sur celle-ci ! Superpositions de maisons, murs vécus, passage flou, il pleut toujours, recoin. 02/02/2009 Une photo seule Pas forcément besoin de quelque chose d’autre. Certaines photos tiennent seules, comme celle-ci. Quelque chose de l’enfance, comme un petit lieu, une petite perspective qui pouvait devenir un monde avec quelques billes ou un soldat en plastique. Ce souvenir « brillant » est comme gélifié sous un film d’eau, dans une lumière de « rêve ». 19/07/2009 ce n’est pas naturel La photographie, n’est-ce pas forcer à regarder ? Une pierre, une ombre, ce n’est pas naturel de s’y arrêter. Ce sont des lieux sur lesquels mes yeux s’arrêtent, j’y trouve mon compte, c’est ce qui fait image, c’est ce qui doit être regardé. 20/05/2010 Juste après Valflaunès Encore une fois, c’est n’importe quoi. Je marche en cherchant des fleurs, d’un côté et de l’autre du sentier. Je m’y perds, je ne sais pas trop si l’intérêt est de marcher pour le vide
que cela provoque, ou de réussir à bouger aidé de ce prétexte, qui est de trouver
de nouvelles fleurs, de faire de nouvelles traces, ou de satisfaire mon désir apparu dans la matinée, de venir dans ce lieu juste après Valflaunès. Je pense de plus en plus à remettre des mots dans ce que je fais, toujours sans savoir comment. Seules les traces me satisfont vraiment, je n’ai aucun doute sur elles. Je peux me demander où se trouve la place de la photo dans tout cela ?! 03/08/2011 Animisme Continuité dans le texte, aussi fort que les photos. Texte parlant d’animisme, de la matière et seulement de la matière, ce qui est là, le bois, les pierres, les herbes. Le contenu est ce bout de chemin, le sujet est la matière, ce que j’y vois, ce que j’y rythme, c’est un chemin à la fois objectif et non objectif. 26/12/2011 « On y va » On y va. La terre a moulé, a laissée des empreintes. Les tiges dessinent, le vent les vibrent. Le pas assuré, la tête baissée, et vide. Pas de photographie. Le soleil est bas, la lumière est intense, empêche le regard de
se dresser. Je cligne des yeux, ils sont presque clos. Tout se réverbère. Même les herbes reflètent la lumière intense, tout est « cramé »
en fait, la moindre lumière est « cramée ». Parler est une manière de ne pas faire de photo. Marcher pour rien. C’est avancer dans le vide, dans le néant. Il y a un besoin d’être, de faire quelque chose, de garder un
souvenir du temps. Laisser en photo, ça ne va pas de fin en fin. Une photo. Mais laquelle. Une belle et pure, sans filtres gris, avec une mise au point nette,
une qualité optimale. Choisir l’ombre, pour éviter cette lumière trop violente. Il faut se décider pour une photo moche, j’allais dire, sans aucune
recherche,… juste les faits, plats, les faits qui correspondent
jusqu’au bout à la situation. Une mocheté, surtout une mocheté. Tu vas vomir encore, hein ! Ce n’est pas drôle d’inventer des images sans esthétique. Dans un paysage sans originalité, juste un chemin, avec des champs
abandonnés l’hiver, et de l’herbe, une semi-garrigue, avec quelques pins bas,
des genévriers. Les mots vont construire dans la platitude une explication, et ce
n’est pas cela que je veux faire. Je voudrais plutôt donner à la pierre son climat, sa tension, sa
surface, son intérieur, la rendre au mieux, quoi. 11/01/2012 Pas grand-chose Pas grand-chose à faire, rien à dire A voir A vivre, à sentir Tu m’écoutes Tout début de l’année, après l’équinoxe d’hiver, les jours rallongent assez rapidement, visiblement. Là, il est cinq heures dix, le soleil éclaire en orange, uniquement Il est à une demi-heure de la nuit Il vaut mieux ne rien faire, que de faire des bêtises Soleil couchant Le développement dans le temps, toujours important Toujours à appuyer, toujours à montrer Plutôt que de laisser une trace, une odeur sur le sentier où je passe, je prends une image du sentier, plusieurs images le long du chemin, et je les ramène, je les emmène avec moi Et je les redonne telles quelles Alors, quel intérêt ça a pour les autres ? Quel intérêt ça peut avoir pour les autres ? Une pierre, un rocher, comme un tombeau Comme un gisant Le tout comme un sursaut, comme un réflexe Comme un signal de vie Un signal de vie Un geste, a bougé, un mouvement La marche, savoir quoi faire, marcher De plus en plus dures, les photos, de plus en plus lentes La dernière lumière est plus forte, on dirait On fait des faux, il faut bricoler Le partage est très clair Le bénéfice n’est pas visible Est entre les lignes, derrière l’image La photo des trois troncs qui s’écartent doit être très sombre, c’est un commentaire technique Tout ça, commentaires inutiles, palabres, bla-bla Ils sont notés, réécrit, sélectionnés, malaxés, et juxtaposés avec des images de même gabarit De même importance Pourtant, c’est une journée sans rien Rien à dire, rien à faire, pas d’envie, pas d’idée, calme plat Reste à dire, à faire, à avancer, à marcher, à patauger dans le peu de sensation qui reste Ce n’est pas rien, c’est loin d’être rien Loin du néant 08/04/2012 Vignoble, vigne en perpétuel déséquilibre le regard au fond, perdu, en avançant, un pied devant l’autre, les bras ballants chemin d’accès est un cercle, rien, ruche,pleine garrigue, bois mort je ne sais plus vers où je marche, je prends le chemin et j’y vais où vous pourrez vous y rendre finalement conduit à un très grand cercle Je vais continuer, parce que dans un moment, je ne peux pas savoir ce que je
fais et revenir pas aller de l’avant, nous allons continuer parce qu’il a la vie poursuivre jusqu’à ce qu’il ne pense pas vont bien, en contournant les collines, il s’est finalement arrêté, il n’est
pas infini, ou alors, je suis presque toujours déçu quand je vais
à l’immense et finalement au terme de cet interminable Par ailleurs, il n’y a pas de fin, il y a une fourche avec au moins deux, si
possible, l’infini deux… Où aller ? C’est, je me tourne, nous avons dû revenir en arrière, la route se
termine dans la seconde moitié du vignoble, vigne, et l’autre en
face de la ferme, ferme 21/04/2012 Un pas en avant restez à l’écart de l’échelle pied, échelles, pieds à plat pour rétablir l’équilibre, perte d’équilibre nouveau de trébucher à chaque
pas, la perte d’équilibre avec aménagement paysager. Je n’ai aucune idée un pas en avant, mais pas
toujours, à penser, à aller de l’avant, il suffit de prendre une étape
par étape pieds à plat quelques fois, à droite, à gauche, et les montagnes environnantes nous sommes une entreprise familiale, la structure est très solide et ne
sera jamais dans le champ ci-dessous nous avons commencé à décliner la jambe droite est une bonne chose 11/05/2012 des photos ou la vie Donc, nous faisons ce qu’ils disent Nous sommes ici pour prendre des photos ou de la vie Quel type de compte, sentir, sentir votre corps, de se sentir avec leurs
sens, à pied, sentir ton corps, sentir l’air, sentir la peau du soleil,
la chaleur Vous pouvez ressentir de la douleur dans les jambes, une orteils douloureux
dans les chaussures sentent ampoule commencé à me sentir une nuisance Je sais où aller et des photos Sans doute, vous devez aller à cette image L’image d’une unité, induit en erreur Nous ne devons pas oublier que je vois, c’est ce que je fais, ce que je ferai
ce que j’ai vu Dans le même temps a donné beaucoup de choses, des idées, la création du passé,
le rebond On se demande si c’est vraiment l’image que je suis intéressé, ou si elle est
de créer le mécanisme, dont je suis le plus surpris de voir que mon désir, et
comment ils fonctionnent et comment mettre fin à De tournage sera important dans la création de l’apparition de la matière sur
ce terrain (Autre version, texte d’origine, sans passer dans la moulinette du traducteur) Bon, on fait quoi, là, on dit quoi on est là pour faire des photos ou pour vivre qu’est-ce qui compte, sentir, sentir le corps, sentir avec ses sens, marcher, sentir
le corps, sentir l’air, sentir le soleil sur la peau, la chaleur sentir le mal à la jambe, sentir un doigt de pied douloureux dans la chaussure, une
ampoule qui commence, sentir un ennui s’arrêter là et savoir faire une photo ne pas douter, il faut faire cette photo une photo plate, mensongère il ne faut pas oublier que tout ce que j’ai vue est passé, ce que je fais n’a rien à
voir avec tout ce que j’ai vu jusqu’à présent en même temps, plein de choses donnent des idées, plein de créations du passé, elles
rebondissent C’est à se demander si c’est vraiment la photo qui m’intéresse, ou si c’est le mécanisme
de la création, c’est là où je suis le plus surpris, de découvrir mes envies, et comment
elles fonctionnent, et comment ça se matérialise la photographie serait le matériau, l’un des matériaux pour me pencher sur la création
sur le pourquoi 14/11/2012 Vous comprenez le sens Vous comprenez le sens de la « suite », qui raconte une histoire (comme une musique raconte une histoire), une chose évanescente sortie du mélange entre le visuel, la venue des mots, et
leurs développements dans l'espace et le temps. Cela afin de livrer des éléments de ce qui ne serait pas encore une pensée,
quelque chose qui « est » quand on ne sait pas ce que l'on pense,
que l'on vaque sans aucune sensation d'être là. Fichtre, il est encore temps, un coup de balai au moment déborde de son compartiment et surprend de son retour d'histoire et en fait un fil sous tension sans pensée ni sens. 15/02/2013 Reconstruction Quelque chose se reconstruit dans la tête Des espèces de parties, de morceaux se mettent en place doucement. Comme des neurones Ce qui se met en place, c’est encore une espèce de rapport… entre deux choses, comme
le texte et l’image Mais il n’y a pas d’envie de photo, encore, ou très peu, vraiment. Je peux sortir
cinq fois sans en faire, et de toute façon, je ne ferai des photos que de ce que
je vois, ce sera toujours la même chose 23/02/2013 Insignifiances Ce sont les choses qui apparaissent dans les insignifiances, dans les vides
de pensée et dans le regard vague vide Là, rien… ou peut-être… peut-être une chose en regardant 30/03/2013 Aucun risque lieu à l’air sauvage, dangereux. Lieu sans aucun risque, sans personne sans aucun risque sauvage je me rassure en voyant du sauvage là où ne se trouve que l’isolement, la solitude pas de risque d’embrouille pas de risque de déconcentration de déviance hors propos laisser les neurones faire 05/04/2013 photo sans mot Ne puis-je imaginer une photo sans mot ? Dois-je toujours me poser la question de la prééminence de l’un par rapport à l’autre ? Est-ce douter des possibilités de la photo ? Est-ce toujours manquer de confiance en elle ? Un mégalithe de défiance ! Courir après ce besoin de sens en pensant être après la forme, toujours se boucher les yeux. 07/04/2013 Plus de clarté Marcher, c’est gagner des idées C’est aller aux idées Couvrir l’espace, avancer dans l’espace Obtenir à chaque pas plus de clarté Un, deux… Une ou deux ouvertures 18/04/2013 Journée pleine d’espoir c’est une bonne journée du printemps, tout pousse le chemin est long, mais je reste là les herbes chatouillent les fourmis grimpent, toujours en mouvement je ne suis pas trop pressé de bouger le temps passe lentement,au rythme d’une après-midi de chaleur penser bien, il faut bien parfaite symétrie du corps et de l’herbe Guigou est plein d’espoir 21/04/2013 Autre chose Allô ! Quoi… répéter toujours le même geste et voir toujours autre chose où il y a les mêmes herbes le regard fait le tri, passé, futur, répétition allô, quoi l’image donc, au bout de l’ennui, mêmes lieux comme maintien, du quotidien du rythme de la marche Allô par expérience, le même est le nouveau regard, toujours l’image est une valeur velours … Ne jamais quitter l’image encore ne rien comprendre au rapport entre le sujet réel et
la photo qui en est faite rester en deçà et poursuivre au quotidien excité par le rapprochement entre une photographie et un mot 23/04/2013 Surface d’une pierre la surface d’une pierre comme surface de représentation comme la représentation de son intérieur comme représentation du monde ou image de la circulation entre les neurones à cet instant 11/05/2013 Préoccupation zéro tout reprendre à zéro quelles sont mes vraies préoccupations l’image photographique et le réel l’image et l’originalité de la création l’image et l’envie renouvelée 21/05/2013 Exercice Le chemin comme exercice comme une détente comme une plaisanterie une marche vers l’obscur en dilettante en toute décontraction se laisser drainer raisonner dans une longueur équivalent du sérieux marche et conifère une photo, un pas retour le chemin pour une blague ouneu décidé bien fait, bien dit et laisser arriver comme une répétition être à l’aise et manipuler ces deux 11/08/2013 De vide toujours plus de vide toujours moins d'envie mais toujours des choses à photographier en marchant lentement désabusé trainant les pieds le crâne résonnant le vide, les bras lourds quelque chose à photographier là où il n'y a rien construis quelque chose crée quelque chose le désespoir l'inutilité et puis ça un rapport avec la beauté ?! 30/08/2013 Répétition cette répétition, cette insistance, c'est pour attraper un truc innattrapable 06/10/2013 Indigestion sature ras-le-bol indigestion arrêter, toujours pareil ne pas chercher ne pas penser toujours le vide avant le remplissage toujours le vide avant de savoir s'il y aura remplissage reste la curiosité, l'anecdote. Une intention apparaît dans la répétition de la marche et le défilé du chemin Tout ça pour dire que je n'arriverai à rien et que je tourne en rond 12/07/2015 La pensée La pensée est au vent Le regard est fixé Le sujet n’a que peu d’importance Je capte ce qui est là Ce qui devient la pensée 22/07/2015 Dans le présent Dans le présent de telle situation, dans tel lieu, il reste à reproduire, à représenter, à reconstruire, à capter, à recopier, à retranscrire, à imiter, à prendre une trace, une empreinte, un élément de ce qui est là pour le garder. 30/01/2016 terre Toucher par terre Frotter appuyer Prendre un morceau figure de lieu 20/08/2016 herbes Les herbes défilent toujours les mêmes une condition : le regard, le temps enlever toutes les idées ne pas avoir peur de la répétition ne pas avoir peur de ne pas faire de photo, laisser venir l’envie et trouver ce qui doit être photographié c’est ma règle à moi, aucun intérêt de copier ces consignes pour un autre les mots semblent glisser, mais ils sont à égalité de poids avec les photos On peut ne pas s’en douter Je peux presque dire qu’il ne me reste plus que deux chemins pour faire de la photo, deux chemins où je vais plusieurs fois par semaines Mêmes chemins, mêmes herbes toujours aucun intérêt pour que quelqu’un copie cela photos de face, plein cadre, pas de mise en place L’intérêt de la mise au point manuelle et de découvrir des possibilités comme ici par exemple la mise au point des herbes un peu trop devant, donne ou accentue un côté graphique avec le flou juste derrière où la mise au point aurait due être faite 05/11/2016 Solitude murale Je vois en moi une solitude murale C'est peut-être pour ça que je fais ces photos qui me semblent remplies, qui
se veulent comme des murs Dans les fonds et personnages il y a deux éléments. Le fond qui sert de support,
qui remplace le mur, et l'objet. Mais dans les photos le fond est derrière la photo,
c'est le mur. N'y a-t-il pas dans ces photos une volonté de mettre à la fois le fond et l'objet
dans la photo ou même de ne mettre que le fond, parfois, l'objet pouvant être
le texte qui va avec, ou le dessin , ou le son ? 27/12/2016 Des critères Les critères de la photo sans sujet : la transparence de la matière, la lumière ou la construction dans la fenêtre, ramener le monde dans l’étroitesse de ce rectangle 30/12/2017 Au sol Au sol En rasant la terre Les herbes les pierres Tout proches Les pas Près des pieds à toucher à frotter à entendre Boursouflé Peintre ou balançoire Une odeur un souffle Touche la surface Déteint l’air Traîner Arrêt sur un tronc 07/01/2018 Une hirondelle Une hirondelle Le terrain descend Dans la fenêtre une attache Précision, contrôle de la respiration, de l’immobilité Il faut que tout tienne, naturellement Comme un aplat Faire une dimension entrante Une suite dans l’ondulation Là c’est ça, un peu les deux Précision du remplissage et ondulation des photos et des mots Question de lignes, de rythmes, de couleurs, de différentes couches de profondeur Et, que se passe-t-il ? Ecoutez et regardez ce bruissement entre les mots et les images Quel serait le but, une harmonie peu évidente 13/01/2018 Pourquoi Pourquoi l’importance des lignes Toutes ces branches, toutes ces tiges Pour le chaos La description d’un présent, de toute chose, d’une situation La pensée est dans le chaos Imbroglio de lignes Identité de ce magma riche mais incontrôlé Toutes les dimensions sont Elles restent une référence Obligation de suivre chaque élément 20/01/2018 Une sortie Bon, une sortie Sans envie Ici juste pour dire Les pas dans les feuilles Toujours plus précis Plus proche de l’idée, de la simple présence Nous sommes là C’est cette présence qui compte Cette conscience Ce déroulement Restitution chronologique Le plus simple La journée a existé Ce moment tient debout Petit bout de réel ici Tout petit Sans importance Avec une trace